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Le musée d'Art moderne renaît : cinq œuvres phares à découvrir

Mise à jour le 05/10/2021
Musée d'art moderne de Paris
Après plus d'un an de travaux, le musée d'Art moderne a fait peau neuve. En parallèle des expos temporaires qui ouvrent la saison, la nouvelle présentation des collections, intitulée "La vie moderne", revisite un siècle d’histoire de l’art. On vous parle ici de 5 œuvres incontournables, choisies en toute subjectivité.
Picasso, Matisse, Braque, Derain, Dufy, Léger, Buffet, Bonnard, Vuillard, Fautrier, Picabia, Ernst, de Chirico… Le musée d'Art moderne de Paris recèle dans son immense collection (près de 15 000 œuvres!) des plus grands noms de l'art moderne, et certaines de leurs pièces les plus emblématiques. Pour valoriser au mieux ce patrimoine inestimable, ce sont 500 d'entre elles qui ont été méticuleusement choisies et disséminées à travers un nouveau parcours, inspiré par les grandes étapes de la construction du bâtiment qui l’abrite, et par les grandes donations qui ont enrichi la collection jusqu’à nos jours. On vous propose ici une petite revue subjective de 5 œuvres majeures de la collection du MAM, dont la visite est, on le rappelle, parfaitement gratuite!

La femme aux yeux bleus (1918), Modigliani

D'abord sculpteur pendant les premières années de son œuvre, ce n'est qu'à partir de 1914 que Modigliani se consacre exclusivement au dessin et à la peinture de portraits et de nus. Son style est reconnaissable entre tous, même du profane, avec ses formes étirées et aux visages sans regard ressemblant à des masques. Cette "femme aux yeux bleus" n'est peut-être pas le tableau le plus célèbre du maître, mais il contient toute l'essence de son art. On se perd dans la contemplation de cette expression mélancolique et songeuse, et dans ces yeux bleus à la profondeur insondable…
La femme aux yeux bleus, Modigliani
La femme aux yeux bleus, Modigliani
Crédit photo : OB

Le grand sanglier noir (1926), Jean Fautrier

Peu exposé, artiste au parcours solitaire, Fautrier est aujourd’hui considéré comme le plus important précurseur de "l’art informel". Il est l'inventeur des "hautes pâtes" en 1940, et une figure majeure du renouvellement de l’art moderne après le cubisme. Si plusieurs de ses œuvres sont exposées dans cette nouvelle présentation des collections, on est resté fasciné par "Le grand sanglier noir", vaste toile qui trône en majesté dans l'une des plus belles salles du musée, où l'on retrouve également Bernard Buffet ou Jean Hélion. C'est une œuvre sombre, presque gothique, où les entrailles de l'animal semblent jaillir de ténèbres impénétrables, les reliefs des couches de peinture accentuant cette sensation. Un tableau viscéral et perturbant, qui n'est pas sans rappeler "Le bœuf écorché" de Rembrandt.
Le Grand sanglier noir, Jean Fautrier
Le Grand sanglier noir, Jean Fautrier
Crédit photo : OB

Tour Eiffel (1926), Robert Delaunay

Avec sa femme Sonia Delaunay et quelques autres, Robert Delaunay est le fondateur et le principal artisan du mouvement orphiste, une branche du cubisme, et un important mouvement d'avant-garde du début du XXe siècle. Par un travail concentré sur l'agencement des couleurs sur la toile, il cherche l'harmonie picturale. Son nom est aussi et surtout associé à la tour Eiffel, dont il a vu la construction alors qu'il avait quatre ans, et qu'il a peinte de nombreuses fois dans sa carrière, en utilisant des méthodes différentes, d'abord néo-impressionniste puis cubiste, et ensuite avec sa méthode "simultaniste"…
Robert DELAUNAY, Tour Eiffel,1926
Robert DELAUNAY, Tour Eiffel,1926
Crédit photo : Domaine public Crédit photographique : Eric Emo/Parisienne de Photographie

Mur de peintures (1995), Daniel Buren

Artiste mondialement connu pour son célèbre motif de bandes alternées de couleur, larges de 8,7 cm, devenu sa signature, Buren est l'un des symboles de cet art contemporain parfois caricaturé par le grand public, qui aime à dire que "n'importe qui peut faire ça". On ne tranchera pas sur la question, mais nul doute que son œuvre monumentale sobrement intitulée "Mur de peintures" saura interroger les derniers sceptiques. Construction géométrique à la fois pop et complexe, à l'efficacité immédiate tout en dissimulant des circulations cachées, cette création aux dimensions exceptionnelles est lovée dans l'écrin de la célèbre salle Matisse, et adossée à la célèbre "Danse inachevée" de ce dernier.
Daniel Buren, Murs de peintures  1995
Daniel Buren, Murs de peintures 1995
Crédit photo : © DB - Adagp, Paris Crédit photographique : Eric Emo/Parisienne de Photographie

Les disques (1918), Fernand Léger

Dès sa démobilisation à l’été 1918, Fernand Léger peint de grands tableaux sur le thème de la ville, faits de formes simples qui se répondent et s’entrechoquent: de grandes obliques franches et de forts contrastes entre des bandes et des cercles sont délibérément aplatis, abstraits. "Les Disques" dépeignent une ville dynamique, scandée par le mouvement d’engrenages mécaniques et par un enchevêtrement de poutrelles métalliques, de signaux, de façades d’immeubles et de lettrages publicitaires. Cette ville, certes inspirée par le Paris de 1920, évoque le rêve de modernité incarnée par New York, que Léger connait par les images mobiles du cinéma.
Fernand Léger, Les disques  1918
Fernand Léger, Les disques 1918
Crédit photo : © Adagp, Paris Crédit photographique : Eric Emo/Parisienne de Photographie
Outre cette riche collection permanente ouverte à tous et toutes, le musée d'Art moderne de Paris propose actuellement deux grandes expositions temporaires: une rétrospective du peintre Hans Hartung, et une présentation des œuvres de la collection Lafayette Anticipations. Toutes les informations ci-dessous!

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