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20 livres féministes à emprunter en bibliothèque

Mise à jour le 19/01/2024
20 livres féministes à emprunter dans les bibliothèques
À l’occasion de la journée nationale contre le sexisme, célébrée chaque année le 25 janvier, voici une sélection de 20 ouvrages féministes essentiels, tous disponibles dans les bibliothèques municipales parisiennes.

Incontournables

"Ces hommes qui m'expliquent la vie, de Rebecca Solnit

Pourquoi les hommes se sentent-ils obligés d’expliquer aux femmes ce qu’elles savent déjà? D’où vient leur certitude de savoir mieux qu’elles ce qu’elles doivent penser, ou faire? Peut-être de l’Histoire, qui a constamment relégué les voix des femmes au silence. Dans ce recueil d’essais où la colère le dispute à l’intelligence et à l’humour, Rebecca Solnit explore une nouvelle façon de penser le féminisme. Et fournit des armes pour les luttes à venir.

"Ma vie sur la route", de Gloria Steinem

Gloria Steinem, aujourd’hui âgée de 83 ans, est une icône féministe américaine. Journaliste, écrivaine, elle fait dans cet ouvrage le récit extraordinaire, profondément humaniste, d’une femme qui a passé sa vie à sillonner les États-Unis et à militer. Cette autobiographie en forme de road trip se lit comme la passionnante chronique de cinq décennies d’histoire américaine, depuis le discours de Martin Luther King jusqu’à l’évolution des droits de la communauté gay en passant par l’avortement ou la cause amérindienne.
"J’écris de chez les moches, pour les moches, les frigides, les mal baisées, les imbaisables, toutes les exclues du grand marché à la bonne meuf, aussi bien que pour les hommes qui n’ont pas envie d’être protecteurs, ceux qui voudraient l’être mais ne savent pas s’y prendre, ceux qui ne sont pas ambitieux, ni compétitifs, ni bien membrés." Ainsi s'ouvre King Kong théorie, où Despentes raconte comment elle est devenue Despentes, et conteste les discours bien-pensants sur le viol, la prostitution, la pornographie. Un manifeste pour un nouveau féminisme.
Phénomène littéraire inattendu de 2019, l'ouvrage de la journaliste Mona Chollet explore les figures historiques de la sorcière, et examine ce qu’il en reste aujourd’hui, dans nos préjugés et nos représentations: la femme indépendante — puisque les veuves et les célibataires furent particulièrement visées ; la femme sans enfant — puisque l’époque des chasses a marqué la fin de la tolérance pour celles qui prétendaient contrôler leur fécondité ; et la femme âgée – devenue, et restée depuis, un objet d’horreur. Des malédictions qui restent encore à lever.

Sexisme

"Rage against the machisme", de Mathilde Larrère

Avec érudition et humour, l'historienne passe en revue les grandes étapes des luttes féministes depuis la Révolution française, du Code civil à la lutte contre les violences sexuelles, et les figures clés qui ont incarné ces conquêtes, de Louise Michel à Gisèle Halimi. À l’histoire, le livre mêle des récits, des documents d’époque, des chansons et des slogans, reflétant l’ardeur et la détermination de celles qui n’acceptent pas l’inégalité des sexes, montrant combien elles se tiennent la main au-delà des siècles.
"Retourne faire la vaisselle et du tricot"; "qu’elles s’occupent de leurs casseroles"; "on dirait un tir de femme enceinte"… Des phrases fréquentes dans le monde du sport, où le machisme règne parfois en maître. Du sexisme ordinaire, touchant d’ailleurs femmes comme hommes, aux violences sexuelles, de la question d’une "nature masculine" du sport à celle de la féminité des sportives et des actrices du sport, l’ancienne handballeuse et sociologue Béatrice Barbusse décrypte et analyse pas à pas la réalité de l’ancrage du sexisme dans ce milieu.
Soumise aux normes aliénantes d’une beauté stéréotypée, symbole du plaisir sexuel, ou encensant la ménagère passive cantonnée dans sa cuisine, l’image des femmes n’a jamais été autant instrumentalisée. A partir de dix ans de lutte au sein du collectif contre le publisexisme, trois militantes féministes proposent leurs réflexions sur la publicité et les clichés sexistes que celle-ci véhicule, contribuant ainsi puissamment à la construction des normes de genres et à la conservation d'un modèle social dominé par la figure patriarcale.

"Le sexisme, une affaire d'hommes", de Valérie Rey-Robert

"Les violences patriarcales sont le produit d’un système de croyances dans lequel les hommes doivent dominer. La masculinité est partout liée au pouvoir et au contrôle. […] On ne naît pas homme, on le devient". C’est en partant de ce postulat que Valérie Rey-Robert analyse la construction du genre. Selon elle, le principal problème des violences faites aux femmes est la virilité. Elle nous invite à nous questionner sur la socialisation des garçons et des filles, sur la masculinité et sa violence inhérente, sur nos stéréotypes de genre.
Être une femme, ce n’est pas seulement l’idéal de minceur et de cheveux qui brillent, c’est le souci permanent des autres et du foyer, c’est être sans cesse ramenée à la saleté, aux taches, à la morve. L’égalité serait déjà là, mais les femmes conservent la conviction intérieure qu’elles doivent s’occuper de tout et tout le monde, et d’elles en dernier, s’il reste cinq minutes à la fin de leur triple journée. Un essai au style enlevé sur l'identité féminine et la voie de son émancipation notamment par le prisme des tâches domestiques.

Bandes dessinées

"Des princes pas si charmants", d'Emma

Dans cette BD, la dessinatrice Emma revient sur le concept de charge mentale, et illustre comment les inégalités subies dans le couple et la famille sont un reflet de la société et du système où nous vivons. Elle aborde dans cet ouvrage des sujets comme les privilèges masculins, l'histoire de l'exploitation et de la division en classes, la galanterie comme forme de pouvoir. Il y présente des situations simples, intelligibles et éloquentes, en faisant un ouvrage exemplaire pour une prise de conscience des un·e·s et des autres.

L'artiste suédoise Liv Strömquist construit depuis plusieurs années une œuvre dessinée féministe drôle, jubilatoire, instructive, érudite et critique. Cet album est consacré à la sexualité féminine, qu'elle raconte à travers une galerie de personnages masculins qui au fil des siècles ont confisqué la discours sur le sexe des femmes: ecclésiastiques, psychanalystes, pédagogues, sexologues… Strömquist lève ici le voile sur des siècles de répression sexuelle et fait voler en éclats toutes les idées fausses autour du sexe féminin.

"Les crocodiles : témoignages sur le harcèlement et le sexisme ordinaire", de Thomas Mathieu

Thomas Mathieu raconte ici des histoires vraies (confiées par des femmes) liées à des problématiques comme le harcèlement de rue, le machisme, le sexisme. Dans ses planches, les hommes sont tous représentés en crocodiles verts tandis que les décors et les personnages féminins sont traités en noir et blanc, de manière plus réaliste. Son approche interpelle et fait réfléchir aux relations hommes/femmes dans l'espace public et la société en général.
Dans cette oeuvre en deux tomes, l'autrice de BD Pénélope Bagieu raconte quinze récits mettant en scène le combat de femmes d'origines et d'époques diverses, qui bravèrent les normes sociales de leur temps: Margaret, une actrice hollywoodienne, Agnodice, une gynécologue de l'Antiquité grecque qui se fit passer pour un homme afin d'exercer sa profession, Lozen, une guerrière et chamane apache, etc. Quinze portraits de femmes qui ont su inventer leur destin.

Sexualité

"Les joies d'en bas", de Nina Brochmann et Ellen Støkken Dahl

Non, on ne peut pas constater médicalement la virginité d'une fille. Non, l’orgasme purement “vaginal” n’existe pas. Et le clitoris n’est pas un bouton magique sur le­quel il suffit d’appuyer… Les Joies d’en bas, écrit par deux futures praticiennes norvégiennes, dissipe enfin tout un ensemble de mythes ou de fausses vérités entourant le sexe. Ce guide réjouissant et utile du “continent noir” rappelle une chose essentielle: pour être fière de son sexe, il faut le connaître.
Plus de 50% des femmes se déclarent insatisfaites sexuellement, à cause d’un manque de désir ou de difficultés à atteindre l’orgasme. Selon l'autrice, le remède dont elles ont besoin est plus certainement culturel que médical, et passe par une réorientation de notre approche androcentrée du sexe et du plaisir. A partir de témoignages, de reportages et de recherches scientifiques, Sarah Barmak enquête sur les dernières découvertes scientifiques ayant trait à l’orgasme féminin, et s'interroge sur la jouissance chez les femmes et leurs possibilités de redéfinir leur sexualité.
Les seins des femmes sont l’objet de fantasmes et d’injonctions sans fin. Ronds, fermes et hauts, ni trop petits ni trop gros, à la fois sexy et nourriciers… Seraient-ils le siège visible, désigné, ressenti d’une condition féminine objectivée? Camille Froidevaux-Metterie a choisi d’explorer l’expérience vécue des femmes en menant l’enquête auprès d’une quarantaine d’entre elles, de tous âges. Au fil des propos et des portraits de seins, se décline la singularité de chacune, tissée du double fil rouge de l’aliénation et de la libération.

Intersectionnalité

"Le capitalisme patriarcal", de Silvia Federici

Comment faire tourner les usines sans les travailleurs vigoureux qui occupent la chaîne de montage? Combien couterait de salarier toutes les activités procréatives, affectives, éducatives, de soin et d’hygiène aujourd’hui réalisées gratuitement par les femmes? Selon l'autrice, la lutte contre le sexisme n’exige pas tant l’égalité de salaire que la réappropriation collective des moyens de la reproduction sociale, des lieux de vie aux lieux de consommation. Radical, mais passionnant.
Oppression des femmes et destruction de la nature seraient deux facettes indissociables d’un modèle de civilisation qu’il faudrait dépasser: telle est la perspective centrale de l’écoféminisme. Mais derrière ce terme se déploie une grande variété de pensées et de pratiques militantes. Critique du capitalisme, redécouverte des sagesses et des savoir-faire traditionnels, réappropriation par les femmes de leur corps… Elle aborde également ses ambiguïtés, et dresse le portrait de femmes qui se revendiquent écoféministes, telles que l'Indienne Vandana Shiva.
Dans le débat public, être décolonial est une infamie. Dans ce livre, Françoise Vergès élucide l’objet du scandale, et fait du féminisme décolonial le révélateur des impensés de la bonne conscience blanche. Un courant qui se situe du point de vue des femmes racisées et dénonce un capitalisme foncièrement racial et patriarcal. Un livre telle une invitation à renouer avec la puissance utopique du féminisme, c’est-à-dire avec un imaginaire à même de porter une transformation radicale de la société.

Femmes, race et classe, Angela Davis

Angela Davis, légendaire militante américaine des droits humains, développe dans ce puissant ouvrage une analyse critique des liens parfois conflictuels entre féminisme et luttes d’émancipation du peuple noir. Elle démontre que ces luttes ont porté leurs fruits à chaque fois qu’elles ont été solidaires, et se refuse à mettre en concurrence les différents éléments constitutifs de sa propre identité, insistant sur la nécessité d'articuler les trois niveaux de race, de classe et de sexe dans les luttes de libération.

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