Le dernier testament d’un couple d’artistes contemporains qui aura marqué son époque. Du samedi 18 septembre au dimanche 3 octobre 2021, le monument le plus visité de France a été empaqueté dans 25 000 m² de tissu recyclable en polypropylène argent bleuté et avec 3 000 m de corde recyclable en polypropylène rouge. Une transformation éphémère que l'on doit à Christo (décédé en mai 2020) et Jeanne-Claude (décédée en 2009), devenus célèbres pour leur empaquetage de monuments, notamment le Pont neuf en 1985.

Plus de 300 médiateurs ont répondu tour à tour aux questions des visiteurs et remettront un morceau de toile de l’œuvre à celles et ceux qui le souhaitent. Des éléments de médiation sur le projet de Christo et Jeanne-Claude ont également exposé dans la salle du musée : une maquette préparatoire mettant en évidence les structures installées sous la toile et un écran de médiation présentant quelques projets passés de Christo et Jeanne-Claude avec des plans 3D animés. La toile a couvert la terrasse de l’Arc de Triomphe, permettant ainsi aux visiteurs de la fouler.

À savoir, le projet, dont le coût avoisine les 14 millions d’euros, est entièrement autofinancé par l’Estate de Christo V. Javacheff grâce à la vente d'œuvres originales de Christo : collages et dessins préparatoires, maquettes, œuvres des années cinquante-soixante et lithographies. Comme tous les projets de Christo et Jeanne-Claude, il n'a bénéficié d’aucun autre financement public ou privé.

Le projet a été conçu à l'origine en 1961 et en 1962, Christo réalise un premier photomontage de l’Arc de Triomphe empaqueté. En 1988, il réalise un collage. En 2017, lors des discussions pour la préparation de l’exposition « Christo et Jeanne-Claude, Paris ! » prévue en 2020 au Centre Pompidou, Christo décide de réactiver le projet et obtient les autorisations en 2019 grâce au Centre des monuments nationaux et avec le soutien du Centre Pompidou. L'œuvre d’art temporaire était initialement prévue en septembre 2020, mais a dû être reportée à 2021 en raison de la pandémie. Christo étant décédé le 31 mai 2020, le projet a été exécuté à titre posthume selon son souhait.