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Judith Perrignon, quand les mots sonnent comme des notes

Mise à jour le 13/02/2017
Judith Perrignon
Parisienne d'adoption, Judith Perrignon nous rencontre dans l'arrondissement où elle vit, le 11è, un quartier à son image, authentique et riche d'une histoire pétrie de multiples anecdotes. Journaliste et écrivaine, elle nous parle de son ouvrage "Victor Hugo vient de mourir", qui sort en poche, et nous livre, par la même occasion, ses meilleures adresses dans la capitale.
"Parfait", "passionnant", "talent", "émotion", les mots et qualificatifs ne manquent pas pour décrire le dernier roman de Judith Perrignon. Son amour des mots, Judith Perrignon l'a acquis très tôt: "j'ai écrit de la poésie dès l'âge de 7 ans, je cherchais les rimes, je voulais être poète". Elle sourit en repensant à ses premiers écrits de petite fille.
Elle devient journaliste de presse écrite. A Libération, elle a la chance d’officier dans un journal où l'écriture est encore encouragée. Elle intervient dans les pages politiques mais ne dédaignent pas le portrait, exercice qui requiert une certaine subjectivité. un peu comme l'écriture d'un roman. Ces travaux réveillent un vieux rêve, son envie d'écriture la tenaille toujours et elle décide de se lancer. Après Mauvais génie, premier ouvrage cosigné avec Marianne Denicourt, elle publie C'était mon frère, sur Vincent Van Gogh et son frère Théo, Prix Marianne 2007. Son premier roman Les chagrins, sort en aout 2010. Aujourd'hui, elle mène ses propres projets, écrit pour les autres, co-écrit des ouvrages (le prochain, French uranium, avec Eva Joly), et collabore à M, le magazine du Monde et XXI.

Quand j'écris, les choses viennent instinctivement, je cherche la musique de la phrase

Judith Perrignon
Elle participe à des festivals littéraires (Besançon, Grenoble…), intervient dans des classes de lycées, y compris des lycées pro où les élèves sont apparemment fâchés avec l'école et la lecture. Et c'est pourtant là qu'elle entend "Madame, on pensait pas que quelqu'un comme vous pouvait rire avec nous". Des mots qui rapprochent et qui pansent les maux.

Son dernier livre, Victor Hugo vient de mourir, est le fruit d'une longue histoire entre l'auteure et le monstre sacré. "Je viens d'un milieu militant, politisé, Hugo en est le fruit, la synthèse. Elle s'est beaucoup documentée pour l'écriture de son roman, via les archives de la préfecture de police de Paris, où elle a trouvé de nombreux rapports avec moult détails: "les autorités ont eu peur d'un soulèvement, tout est très détaillé". Et dans la Maison de Victor Hugo, "la bibliothèque au 3è étage contient tous les documents familiaux, des lettres d'ouvriers, on a accès au Hugo privé et public".
A la mort de Victor Hugo en 1885, les souvenirs de la Commune sont encore dans toutes les têtes, deux mois d'insurrection à Paris en 1871 contre le Gouvernement, réprimés de façon sanglante. Hugo était un grand poète mais le livre montre que ses funérailles furent en réalité un grand moment de tension. A tel point que l'itinéraire du corbillard se fit à travers les beaux quartiers, un jour où les ouvriers travaillaient à l'usine.
Le gouvernement de la république naissante était en totale opposition avec les écrits émancipateurs et libérateurs du grand poète. "Comme toujours avec le mythe il faut regarder derrière" dit Judith dans un sourire. "Et ce qui transparaît, c'est une crispation sociale et religieuse. N'oublions pas que ça a été la déconfessionnalisation du Panthéon, car Victor Hugo n'était pas croyant, il a refusé jusqu'au dernier moment l’extrême onction que l’Église aurait tant voulu le voir demander". Le roman retranscrit parfaitement ce moment historique bouillonnant,
"J'aime la musique de l'écriture et le souffle romanesque" poursuit Judith, "j'aime Victor Hugo depuis toujours. Je pense qu'un roman donne de la profondeur aux choses, y compris à travers les personnages secondaires". On pense à deux des personnages du livre qui tiennent justement une place particulière dans le roman, ils ont participé à la Commune et ont un lien particulier avec Victor Hugo : Maxime Lisbonne et Lissagaray. C'est justement ce qui fait que le roman offre une lecture plus sensible et personnelle de l'Histoire car au travers des histoires personnelles se jouent la grand Histoire. Judith Perrignon conclue: "C'est drôle car Hugo fait le chemin inverse de la plupart des gens, qui deviennent réactionnaires en prenant de l'âge. Lui était au départ conservateur, avec une mère royaliste et père colonel d'empire, puis il est devenu ce grand humaniste que tout le monde connait". Des thèmes qui aujourd'hui paraissent encore furieusement actuels.
NDLR: Les bars et les restaurants sont actuellement fermés. En attendant leur réouverture, Judith Perrigon vous recommande, entre autres adresses:

Passer un bon moment

C'est typiquement le bar de quartier et on y croise plein de gens qui font de la musique.
Le chair de poule
141 Rue Saint-Maur <br /> Paris 11E
Le chair de poule Orrechiette avec boudin noir.
Le chair de poule Orrechiette avec boudin noir.
Crédit photo : Aaron Ayscough

Si on chantait

Les musiciens qui prennent des verres au chair de poule y jouent. Et il y a un Open-Mic le dimanche soir.
Le Pop In
105 Rue Amelot <br /> Paris 11E
Toutes les infos sur les soirées Open-Mic du Pop In ici

Des bijoux et de la poésie

Elle récupère des vieux bijoux qu'elle customise, c'est très beau!
La Tonkinoise
80 Rue Jean-Pierre Timbaud <br /> Paris 11E
La Tonkinoise
La Tonkinoise
Crédit photo : La Tonkinoise
Au Que Faire à Paris, nous connaissons la Tonkinoise, marque qui propose des bijoux entièrement montés à la main dans l'atelier de la créatrice à Paris. Dans sa boutique aux allures de caverne d'Ali Baba, jolie brocante aux accents poétiques et désuets, se mêlent montres, bagues, bracelets, broches…. Mais du coup, avec tout ça, on a pas pu s'empêcher de réécouter ce classique:

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Un concept store

La créatrice est très sympa, elle vend sa marque mais pas que. Bijoux, déco, vêtements, on trouve de tout et la gamme de prix est large. Quand j'ai un cadeau à offrir, c'est là que je vais!
By Sophie
50 rue Jean-Pierre Timbaud <br /> Paris 11E

Une petite cave

C'est là où je vais acheter à boire. Ils ont tout un éventail de vins naturels et une épicerie fine.
Les babines
25 Avenue de la République <br /> Paris 11E

Comsom'acteur

C'est un bonheur d'y faire ses courses. Ils sont en coopérative et je pense que c'est un bon modèle économique.
Bicoop la République
19 Avenue de la République <br /> Paris 10E
"Ils sont les seuls à Paris à prendre le coopek, une monnaie alternative qui favorise un modèle économique et social "alternatif" et défend des valeurs issues de économie sociale et solidaire"
Bioccop République
Bioccop République
Crédit photo : Biocoop

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